L’électrostimulation remonte à l’Antiquité égyptienne (2500 environ av. J-C). En effet, on découvre la description d’une curieuse technique gravée sur tablettes de pierre. Elle consiste à utiliser les décharges électriques produites par des poissons électriques pour soulager la douleur. Ce procédé était également utilisé à l’époque de Socrate pour soulager les douleurs arthritiques et les maux de tête.
En 1748, le physicien suisse Jean Jallabert réalise les premiers essais concluants sur un patient paralysé d’un bras. Pour se faire, il utilise un générateur d’électricité statique et parvient à guérir son patient. Par la suite, le médecin et physicien Jean-Paul Marat développe un grand intérêt pour l’électrothérapie. De manière à atténuer la douleur, ses patients, il les soumet à des séances de décharges électriques (il fera intervenir un conteur pour distraire l’attention de ses patients! )Néanmoins, c’est Luigi Galvani en 1791 (médecin et physicien italien) qui apporte la première preuve scientifique que le courant peut activer les muscles. C’est à la fin des années 1770 qu’il s’intéresse pour la première fois à l’influence de l’électricité. Puis, il multipliera alors les expériences sur des grenouilles en appliquant l’électricité directement sur les nerfs. Alessandro Volta (inventeur de la première pile électrique) dira de la découverte de Galvani qu’elle est « une des plus belles et des plus surprenantes, et le germe de plusieurs autres.
Christian Bischoff (professeur en pharmacologie allemand) introduit pour la première fois dans l’univers de la médecine moderne, les procédés électriques dans un but thérapeutique. A cette époque-là, on utilise des électrodes en argent.
Retour en France, avec le médecin neurologue G. Duchenne de Boulogne. Il est le fondateur de la neurologie et imminent clinicien de son époque. Il consacre une grande partie de ses expériences à l’usage d’un courant alternatif sur le corps humain et plus précisément, sur le visage. En 1848, le Dr Duchenne observe une augmentation de la masse musculaire sur les bras de différents patients. Son expérience repose sur des séances de faradisation (électricité d’induction) localisée pendant 10 min, plusieurs fois/semaine.Au même moment, la Salpêtrière s’équipe de plus en plus de matériels liés à l’électricité dans un cadre thérapeutique. La première salle d’électrothérapie ouvre en 1880, on confie la direction au Dr R. Vigouroux. Dès lors l’engouement ne cesse d’augmenter. Le Dr Jacques A. d’Arsonval, membre de l’Académie de médecine de Paris (1888) et l’un des fondateurs de l’Ecole d’Electricité de Paris en 1894 et d’autres grands médecins rejoignent le Dr Vigouroux. Ce dernier participera activement à la promotion de l’électrothérapie dans le Corps Médical.
Les divers procédés électriques sont maintenant répandus en Europe. Ainsi, nous retrouvons l’utilisation de courants galvaniques lors de la Première Guerre Mondiale. En effet,la psychonévrose de guerre est un nouveau phénomène de guerre. L’état des soldats touchés par ce trouble mental les obligeait à se replier afin d’éviter qu’ils ne deviennent de la chair à canon. Les soldats névrosés sont atteints de symptômes psychosomatiques dont la paralysie des membres, des tremblements, des sciatiques, prostrations Les médecins militaires reçoivent l’ordre d’utiliser cette nouvelle technique dont tout le monde parle l’électrothérapie. Les soldats qui refusaient le traitement étaient considérés comme déserteurs. Ils n’avaient donc autre choix que de subir les décharges électriques insoutenables à haute fréquence que leur imposait le Dr Clovis Vincent. Ce dernier utilise les soldats comme des cobayes. Ses méthodes furent très controversées et le médecin électricien Charles Chardin dénoncera cette barbarie en parlant de ces médecins comme de fous-furieux ou encore donnera le surnom de rôtisseur à l’un d’entre eux. Par la suite, un procès aura lieu contre Clovis Vincent, la technique d’électrothérapie extrême qu’il utilisait était contraire à l’éthique du Corps Médical.
Il faut attendre la fin des années 1960 pour que l’électrostimulation soit introduite dans le milieu sportif. Les premiers à réaliser que l’électricité pouvait accroître la masse musculaire de ses sportifs est l’URSS. Plus particulièrement, le Dr Yakov Kotz fait ses premiers essais sur les épaules des gymnastes. Le Dr Kotz avouera que l’URSS avait un accord avec la RDA, l’échange du secret de l’EMS contre leur technique de dopage. Des essais seront faits sur des sportifs de différents domaines en vue des Jeux Olympiques. (De 1971 jusqu’à ceux de 1976). Suite à cela, en France, l’EMS se forge une mauvaise réputation et est présentée comme du dopage technologique.Cette technique resurgit en 1986 grâce à la Fédération Française d’Athlétisme qui s’intéresse de plus près à l’EMS.
Malgré quelques réticences, l’électrostimulation s’est faite une place dès la fin des années 1990 dans les milieux sportif et médical contemporain. Les machines étaient alors lourdes et encombrantes et réservées à un usage dans un cadre professionnel. Depuis le début des années 2000 de nombreux appareils portatifs ont vus le jour. On peut voir régulièrement de grands sportifs tels qu’Usain Bolt utiliser des appareils d’électrostimulation lors de leurs entraînements. De nombreux kinésithérapeutes traitent également leurs patients grâce à l’électrothérapie.
Depuis, avec l’arrivée des Smartphones une nouvelle forme d’électrostimulation.
l’électrostimulation connectée. Désormais, l’EMS et la TENS sont disponibles dans un micro appareil piloté par un PC.L’efficacité de l’électrostimulation n’est plus à prouver. Depuis sa découverte jusqu’aujourd’hui ses résultats n’ont de cesse de nous étonner. Cependant, comme toute nouvelle technologie, elle a mis du temps à être acceptée et reconnue mais comme on le prédisait déjà en 1887.
Le nombre toujours croissant des malades qui affluent à chaque consultation est la meilleure preuve de l’efficacité de ce traitement.
Déjà connue, mais pas assez encore, cette nouvelle méthode thérapeutique, qui a déjà pris la plus grande extension, est appelée au plus brillant avenir.